
Contrariétés
Ce voyage en terre insulaire s’annonçait donc sous les meilleurs auspices. Oui.
Mais voilà, la première nuit corse à Porto-Vecchio a été cauchemardesque. Réveillée en pleine nuit par une fièvre de cheval (la couleur tomate primeur de mes joues depuis le miroir de la salle d’eau de l’hôtel pour preuve), j’avais laborieusement parcouru la chambre noire nuit à tâtons pour ne pas réveiller ma camarade de voyage. Désorientée et malade, je titubais, les bras en avant-garde, conséquence d’une nuit étouffante dans la cabine du ferry ?
17 janvier 2024. 8H du matin. Le réveil est douloureux, fièvre, hypoglycémie et immanquable apparition du bouton de fièvre sur la lèvre supérieure. Vous savez, le bouton détesté qui défigure pendant 15 jours, qu’on voudrait ne pas voir mais qui occupe immanquablement tout l’espace des photos et autres selfies. Les picotements avant coureurs des jours précédents, on les ignore, on veut les ignorer, peine perdue … Exception à la règle, j’accepte le « Doliprane » providentiel de Marie, le spectre des 2,4 km de marche jusqu’à la gare routière en tirant les roulettes, m’y incite furieusement.
Après la fièvre pour poursuivre gentiment sur la voie de « comment gâcher son voyage en 10 étapes », les quintes de toux prennent le relais. Une paille ! 6 jours de toux principalement nocturne pour parfaire le teint de voyageuse hivernale !
Tout aurait pu en rester là, fièvre, hypoglycémie, toux, bouton de fièvre. C’était sans compter sur la poisse qui me collait aux chaussures de marche …
19 janvier 2024. Après avoir arpenté Bonifacio, par monts et par vaux, de long en large, la magnifique Bonifacio, nous décidons de terminer en beauté par le sentier du Campu Rumanilu, qui nous emmène au-dessus des vertigineuses falaises et nous offre des vues époustouflantes sur la citadelle. On grimpe, on croque le paysage avec les appareils photos, on grimpe, on se « selfiese », on grimpe, on respire. Il fait beau. On est bien.
Et là, on décide de faire demi-tour et je passe à l’étape suivante.
Je suis en haut du sentier, je me retourne pour redescendre et l’instant juste après, je suis affalée de tout mon long, de profil, sur les cailloux caillouteux. Mon bonnet a amorti la chute sur la tempe, les lunettes ont été épargnées, mais j’ai les deux mains, une hanche et un bras « détruits ». Je crie. AAAïïïïïe !!! Marie se retourne. Si elle rit, je la bute. Elle m’aide à me relever. Une main en sang, les bleus viendront plus tard. Rien de cassé, à priori. Je fais sérieusement la gueule. La promenade du Campu Rumanilu, à ne pas manquer, vraiment !
30 janvier 2024. J’écris. Ma main gauche me fait toujours souffrir, souvenir de vacances plus corsé qu’un magnet !