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L’hiver, incongruité journalistique ?

Bon, c’est l’hiver, tout simplement, tout naturellement. Enfin presque …

Je consulte Météo France, la Vienne est jaune (Soyez attentif) en alerte grand froid ! Grand froid à -2 ou -3 degrés ! Hum ! Je souris intérieurement. Qui se souvient de l’hiver 1985 à Poitiers ( -17,9 degrés à la station météo) ?

Dans la presse en ligne, ce marronnier hivernal est omniprésent,

– Que porter par temps de grand froid ?

– Comment mieux isoler son logement,

– Ah, tiens ? Un nouveau premier ministre au cœur de l’hiver … Le corps enseignant est vraiment toujours le dindon de la farce politique,

– Comment notre corps réagit aux températures extrêmes,

– Grand froid, 9 départements en vigilance orange. La presse « intellectuelle » n’est pas en reste,

– Du froid dans la Vienne mais rien d’exceptionnel. La presse locale, il est vrai du terroir, affiche un pragmatisme bien de chez nous, nous, les « Sans-Dents » …

– Des centaines d’automobilistes bloqués par la neige en Île-de-France,

– Ah, tiens ? Le feuilleton Delon, pauvre vieux ! Les querelles fratricides autour des héritages font souvent des ravages. La revendication inconsciente des filiations mal vécues, construites par des parents maladroits ou inconséquents, est terrible. J’ai vécu ces ravages. La mort de notre mère a détruit ma fratrie, ignorée depuis 23 ans.

– Etc, etc, …

Je me souviens de l’hiver.

Le blanc éclatant de la neige dont la luminosité presque aveuglante éclaire les intérieurs. Ce crissement si particulier des pas dans le silence des rues, transformées par le tapis blanc pur et étincelant sous le soleil hivernal. Les cours de récréation, métamorphosées et traversées de cris d’élèves ou de boules de neige, les structures de jeux disparaissant sous la couverture blanche. Les batailles fraternelles de boules de neige qui finissaient souvent mal après cette boule glacée malicieusement jetée dans le cou … Les flocons virevoltants qui finissent leur descente sur les langues tirées. Le silence blanc. La chaleur du foyer après les incursions extérieures frigorifiant les corps, les doigts et les nez. Les contrastes en noir et blanc. Les végétaux gelés. Nos souffles enfantins sur les vitres pour faire apparaître les soleils. Les moteurs qui renâclent, aussi. Les doigts gourds qui dégivrent, aussi. Les pieds et les oreilles gelés, aussi. L’irrépressible envie de rester sous la couette, aussi. L’hiver, saison d’émotions.

Et puis, il faut bien un hiver pour qu’il y ait un printemps !

2024 ! En avant !

2024-01-01

Départ !

2024-01-29

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