
Départ !
14 janvier 2024, réglage du réveil à 5H pour le lendemain matin. Le voyage de l’enveloppe rouge, j’y suis !
Le réveil sonne, 5H tapantes, après une courte nuit, toujours agitée les veilles de départ en voyage. La valise est prête ! Je prends le bus (pardon, mais mobilités douces …) pour rejoindre la gare et ma camarade, enrôlée pour l’aventure hivernale. J’ai acheté mon ticket de bus via une appli dédiée. Le progrès technologique m’émerveille comme une enfant devant un nouveau jouet … L’affaire se corse plus loin quand, après un arrêt prolongé, la conductrice du bus nous annonce « Bus en panne ! Descendez ! » Aïe, je m’engouffre à la suite de la troupe qui se rue dans un bus à l’arrêt, derrière notre épave. Ouf !
Le TGV pour Paris est annoncé en retard. Le contraire relèverait du miracle. J’aime les gares et autres aéroports, arpentés de bipèdes en transit, un monde en soi, un voyage visuel immobile. Plus tard, le paysage hivernal défile à grande vitesse (cqfd). Nous attrapons ensuite le bus 91 direction gare de Lyon, le conducteur accepte notre ancestraux tickets + et les déchire sans même les regarder.
Ce voyage débute sous les meilleurs auspices !
Attente gare de Lyon. Marie m’entraîne donc dans un café parisien pour un grand crème et un thé vert Sencha, avec en point de mire, la magnifique architecture de la gare. Le TGV est à l’heure, j’ai médit, j’en conviens. Nous poursuivons notre périple vers notre destination finale. Des paysages, d’abord blanchis de neige, puis à géographie variable, géographie que nous révisons à l’occasion. Des pics montagneux, puis, peu à peu, la végétation méditerranéenne glisse à travers la vitre du wagon.
Marseille. Direction ligne 2 du tramway en traînant les valises (les vaillantes roulettes vont être mises à rude épreuve pendant le voyage). Ici aussi la technologie fait merveille, carte bancaire posée sur un terminal et hop le ticket apparaît ! Trois contrôleurs nous attendent dans la voiture du tram. L’un des trois se lance dans une diatribe xénophobe et réactionnaire bien corsée, ses collègues préférant regarder le plancher. Il regrette la France d’antan, je lui conseille un séjour à Moscou, pour un dépaysement démocratique total. La voiture multiculturelle et partiellement voilée écoute, j’ai honte.
Plus loin, la voiture se vide, nous restons à trois plantés à attendre le redémarrage qui ne vient pas. Le conducteur se marre « Terminus » ! Le fléchage nous guide vers l’étape suivante, toujours plus corsée, les roulettes fermant la marche.
La Méridionale n’attendait que nous (mais pas que …). Embarquement immédiat pour la traversée de la Méditerranée ! Découverte de l’univers maritime du ferry, cabine, coursives, bar et autre restaurant mais c’est le pont supérieur qui nous subjugue. Nous l’arpentons à grandes enjambées de tribord à bâbord, de bâbord à tribord, les selfies crépitent dans le crépuscule marseillais. C’est magique ! On se laisse emporter pour le roulis nocturne, on patiente, on monte, on descend, on remonte, on redescend, le voyage s’étire dans la nuit. Chaleur étouffante dans la cabine.
Mardi 16 janvier 2024, 6H30, un chant insulaire envahit la cabine du Girolata. On y est. Presque ! Nous allons poser le pied en terre identitaire ( incroyable mais vrai, écrit sur la devanture d’une boutique : « parfum identitaire »).
Débarquement matinal des roulettes !
Nous passons devant la gare routière de Porto-Vecchio pour y consulter les horaires bientôt utiles. Un bus est stationné, notre chauffeur du lendemain nous propose gracieusement de nous déposer devant notre hôtel. Nous acceptons. Dans le bus, nous avons droit à nouvelle diatribe xénophobe. Je regarde Marie. Marie regarde le chauffeur. Le chauffeur regarde la route.
Bonghjornu Corsica !