28 septembre. Ce matin, je jette un coup d’œil à mes comptes, accessibles depuis mon smartphone. Le montant de mon compte courant a fait un léger bond vers le haut. J’ouvre mon appli bancaire. Ma première pension de l’Educ. Nat., nette de taxes, de mutuelle et d’impôt sur le revenu est en cours de virement ! Calendrier de versement apparemment identique à celui des paies des actifs. Je fais un rapide calcul, – 859 euros par rapport à mon salaire net de fonctionnaire en activité (primes de direction + REP + ISAE incluses).

Ça pique mais c’est la règle du jeu.

Montant de l’adhésion à ma mutuelle, 3 euros de moins que sur ma paie d’active, un peu de mal à avaler la pilule. Le discours qui me serait sans doute servi : les seniors, cela coûte cher, blablabla …

Je consulte le site CNRTL (une mine) pour explorer l’« objet linguistique » PENSION (j’aime fureter dans le portail lexical quand j’écris, je lis ou je doute). Sous mes doigts, les onglets se succèdent : lexicographie, synonymie, étymologie … Synonymie, mon onglet fétiche, allez savoir pourquoi … Oh ! dernier synonyme de la liste, RÉCOMPENSE. Récompense, je prends.

Ma pension sera donc la récompense pour services rendus à la République !

Je passe en revue mentale les charges courantes, le budget nourriture, les rares achats coup de cœur (pas vraiment décroissants, j’en conviens). Je ne suis pas adepte du consumérisme et ne voyage plus depuis la crise sanitaire. J’en conclus que ma situation financière devrait rester acceptable et je ne vais surtout pas ramener ma fraise, je suis dans la catégorie des retraité(e)s « privilégié(e)s ».