WE randonnée pédestre dans les Monts de Blond.

Samedi, circuit des Mégalithes, 10,87 km pour moi ! Tandis que C. (Initiale de discrétion) explore le dernier Mégalithe de la randonnée au pas de charge, je babille stupidement avec la vache du champ d’en face. C’en était trop pour mon hallux valgus ! Assise en face de la ruminante, je reprends mon souffle et mes pieds. C’est C. qui m’a initiée à la marche il y a deux ans, déjà. Avant cet apprentissage, je ne pratiquais aucun sport et n’en avais pas honte (la honte !). Après quelques courts conciliabules quant au trajet choisi (la question de la distance est toujours cruciale pour moi), va pour le circuit des Mégalithes.

Montées, descentes, montées descentes, montées … Je retiens surtout ces dernières … Et un impérissable souvenir en gestation qui animera nos futurs apéros, le Chaos du Cep, un prodigieux champignon minéral, sans doute également admiré en pays Hobbit.

Après l’effort, le réconfort ! La couleur miel et la mousse d’une bière limousine nous désaltèrent.

Nuit en chambre d’hôtes, m’avait annoncé ma compagne de WE. Aïe, mes expériences passées et mon caractère peu sociable n’étaient pas un atout pour un charmant séjour. Souvenirs peu reluisants de chambres et tables d’hôtes, où s’affichaient ma mauvaise tête et ma conversation assassine, la sociabilité et la patiente empathie envers n’importe quel autrui ne figurant pas en tête de liste de mes qualités. Fort heureusement, la sagesse de l’âge pour béquille, l’expérience fut, cette fois-ci, concluante.

Soudaine digression littéraire. Lu dans «Les caractères» de La Bruyère, «De la société et de la conversation», je recommande.

Dimanche, circuit «Sur les traces d’Henri IV», 12,73 km ! Changement de chaussures (mes hallux me remercieront, pas mes talons). Des montées, des descentes, des montées, des descentes, des châtaignes, beaucoup de châtaignes pour alourdir les sacs à dos. Une rando d’intrépides VTTistes égaie la marche. Nous jouons les toreras à chaque passage de roues sur les très étroits sentiers du circuit. Plus loin, la rencontre avec des chasseurs et leurs meutes aboyantes nous laisse dubitatives. Une femme, jeune, à la queue de cheval impeccable, armée d’un fusil, tient son poste d’affût. Les chasseurs sont aussi des chasseuses.

Et pour finir, encore un challenge sportif réussi ! La récompense ne varie pas. Or et mousse d’une bière bien fraîche.

Un pèlerinage clôt le WE. Au détour d’une route de campagne, nous avions empli de nos exclamations l’habitacle de la berline. «Boscartus !», «Boscartus !», «Tu te souviens !», «Tu te souviens !». Boscartus, hameau qui jadis abrita un mémorable séjour avec nos ex-conjoints, futurs pères de nos enfants. Nous photographions le gîte et le nom inchangé du propriétaire sur sa boîte aux lettres. Des passants nous ayant, à l’occasion, sans doute prises pour deux folles. Nous avons la ferme et puérile intention d’envoyer les clichés devinettes à nos EX de 35 ans ! A Boscartus, gît un fragment de notre jeunesse.

La parenthèse enchantée se referme ce matin avec l’effarante et désespérante actualité du monde.